par le Dr Philippe Kestemont

Si auparavant la demande en produit dits injectables (Toxine botulique et Acide hyaluronique) concernait les quadra et au delà, de plus en plus de femmes et d’hommes jeunes y ont recours de manière préventive. Nous avons demandé au docteur Philippe Kestemont comment bien appréhender et répondre à cette nouvelle attente.mere-fille

Anti Age Magazine : « On évoque régulièrement la prévention des rides mais à quel âge faut-il envisager un traitement ? »

Dr Philippe Kestemont : « Il n’y a pas évidemment de règle commune. Cela variera d’une personne à l’autre. A 40 ans certaines femmes n‘ont besoin de rien alors qu’à 30 ans d’autres pourront être déjà très marquées. A 20 ans avec un seul haussement des sourcils, on peut déjà soupçonner les rides qui apparaîtront prochainement et certains à cet âge ont déjà des cernes. Quelquefois, on peut être également confronté à une demande irrationnelle qui relève d’un problème psychologique, le rôle du médecin étant ici de conseiller ou d’orienter le patient vers d’autres traitements.

Enfin, une bonne hygiène de vie (tabac, alcool, soleil…) et génétique passent aussi par là…

Mais attention, chaque patient nécessite et mérite une approche unique soit via une photo statique prise il y a quelques années, soit à travers un miroir pour effectuer une analyse dynamique permettant d’appréhender les premières zones de vieillissement, le plus important restant une analyse clinique personnalisée ».

AAM : « Pour être précis, quel rôle peut apporter la toxine botulique en matière de prévention ? »

Dr Philippe Kestemont : « La toxine botulique diminue le mouvement des muscles chez les personnes qui ont un hypertonie musculaire avérée. Pour les autres, la toxine botulique ne sera pas nécessaire. Je prend pour exemple les femmes asiatiques qui n’ont pas ce phénomène et donc qui ne seront pas concernée ».

AAM : « Et quel sera le rôle de l’acide hyaluronique ? »

Dr Philippe Kestemont : « On constate que la perte de volume peut démarrer dès 25 ans. Si tel est le cas, la patiente pourra bénéficier très tôt d’injections dans le but de compenser cette perte de volume. Sinon, les injections d’acide hyaluronique n’auront aucun intérêt ».

AAM : « Quand on traite le visage, faut-il envisager un type de prévention différent selon les zones ? »

Dr Philippe Kestemont : « Oui, de manière générale, la zone frontale se traite avec de la toxine botulique, la zone du tiers médian avec de l’acide hyaluronique et les zones centrofaciales qui sont très pauvres en graisse et confrontées à des ptoses peuvent également bénéficier d’injections d’acide hyaluronique ».

AAM : « Des émotions dites négatives (froncement de sourcils, etc…) peuvent apparaitre sur un visage. Peut on les anticiper et les traiter ? »

Dr Philippe Kestemont : « Oui bien sûr mais pour bien les anticiper, le praticien doit rencontrer ses patients pour examiner en détail les zones de faiblesse. Il pourra, grâce à une analyse dynamique, juger de la pertinence d’un traitement de prévention. Dans l’optique d’un traitement une combinaison Toxine Botulique et Acide hyaluronique peut se révéler pertinente ».

AAM : « Quel peut être le rôle des skinboosters* ? Et quelles sont les façons de l’injecter ? »

Dr Philippe Kestemont : « Ils sont très intéressant pour une hydratation en profondeur et une intervention sur les joues, la zone péribuccale et le menton. Ils apportent rapidement un aspect « belle peau » et peuvent être indiqués pour tout type de peau. Le protocole classique est d’une injection suivie d’une autre à 1 ou 2 mois puis une tous les 6 mois ».

AAM : « En dehors des injectables, quelles sont les interventions possibles en prévention ? »

Dr Philippe Kestemont : « Nous disposons de nombreux traitements possibles avec notamment de la cosmétique (ex : Universkin), de la mésothérapie ou du PRP. Les lasers ou la chirurgie réparatrice n’interviendront que pour réparer et non pour prévenir, ces actes étant d’ailleurs non réversibles ».

AAM : « Quelles sont les bonnes habitudes à prendre ? »

Dr Philippe Kestemont : « Les excès ne sont pas bons : il faut se protéger du soleil, bien s’hydrater et éviter le tabac si possible mais je dirais que le plus important reste de se faire plaisir. Le plaisir raisonnable fait partie de la prévention… ».

* Les skinboosters ont été lancés par le laboratoire Galderma

Dr Philippe Kestemont

Philippe Kestemont
Dr Philippe Kestemont

Qualifié en Chirurgie de la face et du cou. Co-directeur du cours annuel d’anatomie chirurgicale de la Face de la faculté de Médecine de Nice depuis 1996. Membre du collège des enseignants du diplôme Inter Universitaire de Chirurgie du visage. Nice – Bordeaux – Marseille. Responsable du développement de l’utilisation de la Toxine Botulique dans ses indications réparatrices et esthétiques de la Face au CHU de Nice. Investigateur principal des études françaises et européennes du Botox, du Dysport et de l’Azzalure dans les indications esthétiques. Investigateur des études clinique sur la gamme Emervel de Galderma. Organisation des cours de formation aux injections de toxine botulique et des fillers volumateurs à la faculté de médecine de Nice. Expert-Consultant auprès des laboratoires Allergan, Galderma, Merz et Ipsen. Co-fondateur de MEDITI, société de recherche clinique dans les thérapeutiques et procédures.

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