Par le docteur Jean-Marc Chardonneau

La cellulite concerne 80 % des femmes. La meilleure connaissance des facteurs responsables et l’évolution des technologies nous permettent aujourd’hui d’avoir des traitements plus efficaces.

Docteur Jean Luc Chardonneau Cryolipolyse

Il existe deux formes de cellulite : la superficielle et la profonde. Une partie superficielle est le siège de la cellulite peau d’orange qui est le résultat d’un excès de pression à l’intérieur de cloisons séparant les lobules graisseux d’ou la présence d’œdème en quantité anormalement élevé et de fibrose. La cause semble être d’origine micro-circulatoire et notamment liée à un excès de perméabilité des vaisseaux capillaires.

La partie profonde est le siège des rondeurs localisées. Elle est le résultat d’une surcharge graisseuse localisée.

Une formule mathématique et des conséquences thérapeutiques 

La microcirculation joue un rôle semble-t-il primordial dans la genèse de la cellulite superficielle (peau d’orange). Les travaux que j’ai fait sur les échographies de haute résolution nous apprennent que la cellulite est située dans les 5 – 7 premiers mm de la peau. C’est une sorte de magma fibreux et œdémateux, le résultat d’un combat entre d’une part la résistance du derme (Rd)  et d’autre part la pression (Psc) exercée par la couche sous-cutanée la plus superficielle.

La résistance dermique est liée à l’épaisseur du derme principalement. La pression du tissu sous-cutané est liée à la présence d’œdème, de fibres qui dilatent les espaces entre les cloisons de lobules adipeux. Si la résistance du derme est inférieure à la pression exercée par la couche sous cutanée superficielle, il y a cellulite =  Rd < Psc.

Pour la supprimer, il faut agir dans 2 directions : Augmenter Rd ou diminuer Psc. Pour augmenter la résistance dermique, il faudra créer une néo-collagénose (production de collagène). La pression du tissu sous cutané est liée à un élément : la pression à l’intérieure de la cloison interlobulaire. Lorsque l’œdème et la fibrose sont en excès dans cet espace peu extensible et limité sur les côtés par les lobules adipeux, ils vont exercer une force importante sur la partie inférieure du derme. La finalité thérapeutique pour baisser cette pression est de diminuer l’œdème et la fibrose.

La cellulite profonde

Elle concerne la couche de graisse située entre le muscle et l’espace superficiel sous la peau (appelé hypoderme). La lipo-aspiration est la version chirurgicale du traitement et son efficacité est indéniable mais les patients souhaitent aujourd’hui des traitements peu invasifs et sans éviction sociale, notamment la cryolipolyse. Son principe repose sur le fait que les adipocytes sont plus sensibles au refroidissement que les autres cellules de la peau. Des plaques à effet Peltier (transmetteur de froid) vont extraire la chaleur au niveau du panicule adipeux et ainsi le refroidir jusqu’à obtenir une température avoisinant les 3-4℃. Ce refroidissement va induire une cristallisation des lipides contenus dans le panicule adipeux, et va conduire à la mort lente des cellules graisseuses. Le froid intense et prolongé  libère une enzyme la caspase 3 qui joue un rôle central dans le déclenchement de la mort cellulaire conduisant à une digestion lente par les cellules de nettoyage environnant. C’est un traitement médical optimal pour les surcharges graisseuses localisées. De nombreuses sociétés proposent des machines de qualité : Zeltiq – Deleo – MLS …

Peut-on traiter la peau dorange ?

Les travaux menés par le Dr Szygula de l’université d’Opole (Pologne) montre une amélioration très significative des paramètres microcirculatoires cutanés après une  séance de cryolipolyse, avec un effet rémanent qui persiste lors du contrôle de ces paramètres 10 jours après l’arrêt des séances. Or la microcirculation est perturbée dans la genèse de la cellulite. Cette amélioration microcirculatoire tissulaire optimise les échanges vasculaires et réduit donc l’œdème mais reste cependant partiel sur l’aspect en peau d’orange.

Une innovation intelligente : cryolipolyse et onde de choc

Pour avoir un véritable résultat sur  la cellulite superficielle, il faut en plus et surtout une action anti-fibrose : c’est le rôle des ondes de chocs. Il s’agit d’ondes acoustiques introduites en médecine, il y a plus de 20 ans comme traitement pour l’élimination des calculs rénaux sans provoquer de dommages à la peau et aux tissus. L’onde de choc se caractérise par une augmentation transitoire et brutale de pression de forte amplitude pendant un temps très court. A cette phase d’augmentation succède une phase de pression négative, un peu plus prolongée, qui sera à l’origine de l’action mécanique des ondes de choc. Dans la cellulite, la finalité est de casser la structure des espaces interlobulaires et donc de diminuer leur pression. Elles favorisent également la régénération du collagène par amélioration de la microcirculation. Les ondes chocs ont également une action sur la cellulite profonde. En rompant la membrane de la cellule graisseuse, elles favorisent la sortie des triglycérides d’une part et d’autre part activent une enzyme qui élimine les triglycérides.

Nous utilisons dans notre centre l’appareil Cryowave de la société MTD qui combine ces deux techniques dans la réduction de la graisse localisée et la cellulite. L’appareil dispose de 4 plaques de cryolipolyse qui pourront être placées sur différentes zones du corps. Je recommande une séance de cryolipolyse tous les 45 jours et des séances d’ondes acoustiques 2 ou 3 fois par semaine. Une étude espagnole vient de montrer l’efficacité et l’innocuité de cette thérapeutique. On obtient dans 100% des cas une réduction significative de la graisse (25% de la graisse sur la zone traitée).

 


Docteur Jean-Marc ChardonneauDocteur Jean Luc Chardonneau Cryolipolyse

Diplômé de la Capacité d’Angiologie, du Collège National de Médecine Esthétique, du DIU Obésité Vieillissement et Esthétique des Tissus Superficiels (Paris V). Chargé d’Enseignement du DU de Phlébologie à l’Institut Marie Curie Paris V et au Collège National de Médecine Esthétique à Paris VI. Inventeur de la technique de Microsculpture des jambes et de la mésocanulation. Consultant pour les Sociétés FCARE, Solidea, Cutera Servier…

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