Par le Docteur Dominique Boineau

Des pigments sont responsables de la couleur uniforme de la peau mais des anomalies quantitatives de  leur répartition entrainent des taches plus ou moins foncées. Les plus communes sont liées à la mélanine, sécrétée par des cellules spécialisées  les mélanocytes sous l’influence de nombreux facteurs : UV, inflammation ou irritation.Taches pigmentaires

Avant tout traitement, il est souhaitable de les faire examiner par un dermatologue afin de reconnaître les lésions  qui ne sont pas de simples taches pigmentaires mais de grains de beauté (naevus) comportant des mélanocytes malins ou pré-malins  et qui nécessitent une prise en charge spécialisée.

Toutes ces taches ne sont pas identiques et on rencontre essentiellement :

– des éphélides, homogènes de taille et de couleur, survenant  tôt dans le vie sur de peaux de tendance rousse et pouvant s’accentuer au soleil

– des lentigos, de différentes tailles, de couleur plus ou moins brune, fréquents à partir d’un certain âge (lentigos solaires ou taches de vieillesse), après des expositions solaires répétées sur le zones exposées aux rayons ultraviolets : visage, cou, décolleté, dos des mains ou témoins d’un violent coup de soleil dans l’enfance : dos…

– des masques de grossesse (mélasma): irrégularité pigmentaire inesthétique  au niveau du visage : pommettes, joues, lèvres, plus marquée et plus fréquent sur les peaux mates, liée aux grossesses, mais aussi aux pilules contraceptives et aux stérilets hormonaux auxquels se surajoutent le rôle du soleil et des soins cosmétiques du visage trop agressifs. Seul le chloasma très superficiel répond au traitement.

– des hyperpigmentations post-inflammatoires survenant après des dermatoses inflammatoires (surtout post-acnéique) ou après des traitements trop agressifs, en particulier sur une peau génétiquement pigmentée ou non protégée de rayons ultraviolets.

Les  moyens thérapeutiques  comportent les  peelings chimiques, les lampes « flash » et les  « lasers pigmentaires ». 

– le traitement par peeling utilise les peelings superficiels ou moyens  type TCA 15 à 20%. Le patient doit être prévenu  du possible survenu de suites à type de desquamation pendant 4 à 5 jours. L’acide trichloracétique à 20% peut être utilisé en traitement isolé pour les taches claires ne répondant pas au laser.

– les lampes pulsées (lampes flash) sont une excellente indication, permettant une photo rajeunissement très apprécié : amélioration de l’aspect hétérogène de la peau.

– les lasers utilisés sont des lasers « déclenchés » qui produisent une puissance lumineuse très élevée dans un temps très court (nano seconde), en pratique les lasers 532nm et 755nm pour les taches superficielles et 1.064 nm pour les lésions dermiques, a raison d’une séance toutes les 4 à 6 semaines. Pour les lentigos, en général, une seule séance suffit, les éphélides étant souvent « moins bons receveurs ». Les suites sont simples : petite croutelle qui disparaît dans les 8 jours pour le visage et 10 jours pour les mains Pour le mélasma retenons que le laser déclenché n’est pas une indication privilégiée.

– insistons sur la nécessité absolue, dans tous les cas, d’une protection solaire efficace et prolongée

– l’utilisation de crèmes dites « dépigmentantes » (Light Ceutic, Yellow cream) est préconisée au retour des vacances en cas de réapparition des taches malgré la protection solaire.

Docteur Dominique Boineau

Membre de l’ASLMS, Dominique Boineau pratique la dermatologie depuis 1976. Spécialiste en traitement laser depuis 1981. Elle a développé une plate-forme couvrant l’ensemble des techniques de rajeunissement, traitement non ablatif, épilation, enlèvement de tatouage et de traitement pigmentaire.

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