ASSOCIATION DU PLASMA RICHE EN PLAQUETTES (RegenPRP®) ET DE L’ACIDE HYALURONIQUE NON RÉTICULÉ (AH)

L’atrophie vulvo-vaginale (AVV) survient surtout après la ménopause en raison d’une réduction spectaculaire des taux d’œstrogènes circulants. 

De 45 à 57 % des femmes ménopausées sont concernées par des gênes dues à l’AVV. Les symptômes de l’AVV comprennent une diminution de la lubrification vaginale, entraînant une sécheresse vaginale, suivie d’autres symptômes vaginaux tels que des brûlures, des démangeaisons, des saignements, des leucorrhées et des dyspareunies [1].

Plateforme technologique pour la médecine régénérative autologue standardisée 

Qu’est-ce que le RegenPRP® :

Les plaquettes, outre leur rôle dans l’hémostase, sont des facteurs clés dans les mécanismes de réparation des tissus [2]. Elles fournissent des facteurs de croissance essentiels, tels que le FGF, le PDGF, le TGF-β, l’EGF, le VEGF, l’IGF, qui sont impliqués dans la migration, la différenciation et la prolifération des cellules souches. Les facteurs de croissance plaquettaires stimulent également les fibroblastes et les cellules endothéliales pour activer la synthèse d’une nouvelle matrice extracellulaire et la néovascularisation. 

Le plasma contient de nombreux facteurs essentiels à la survie des cellules, notamment des nutriments, des vitamines, des hormones, des électrolytes, des facteurs de croissance (tels que l’IGF et l’HGF) et des protéines. Parmi ces protéines plasmatiques il y a des molécules vitales pour le processus de coagulation et pour la formation de polymères de fibrine qui faciliteront la migration cellulaire et la synthèse de nouveaux tissus [2-3].

Le RegenPRP® a une activité démontrée dans la cicatrisation tissulaire, avec des rôles clés dans la migration, la prolifération et la différenciation des cellules. Il joue également un rôle clé dans la synthèse de la nouvelle matrice extracellulaire pour la régénération tissulaire.

Caractéristiques du RegenPRP® associé à l’acide hyaluronique :

Le processus en circuit fermé visant à isoler le RegenPRP® des cellules sanguines est normalisé et reproductible. La technologie repose sur un gel séparateur thixotrope chimiquement inerte, qui permet d’isoler le plasma, les plaquettes et l’acide hyaluronique (AH) des cellules sanguines pour produire du RegenPRP® associé à l’AH avec une composition standardisée (tableau 1). La préparation qui en résulte est appelée A-PRP-HA (figure 1).

Avant la centrifugation, 4 ml de sang peuvent être recueillis dans un tube contenant un anticoagulant réversible (citrate de sodium) de qualité pharmaceutique à pH 7 est présent à la surface du gel. La centrifugation est effectuée à une force de 1 500 g pendant une durée de 5 minutes. 

La centrifugation sépare les composants sanguins en fonction de leurs densités. Les globules rouges, plus lourds, se retrouvent piégés au fond du tube grâce au gel séparateur. Ensuite, le tube est inversé plusieurs fois pour répartir les plaquettes qui tapissent le gel et l’AH dans le plasma (Figure 2).

Médecine régénérative basée sur des preuves cliniques :

Environ 50 à 70 % des survivantes d’un cancer du sein sont affectées par un ou plusieurs symptômes d’atrophie vulvo-vaginale (AVV). Pour celles qui ne peuvent pas suivre d’hormonothérapie, le plasma autologue riche en plaquettes associé à l’acide hyaluronique (A-PRP-HA) peut constituer une nouvelle thérapie alternative pour le traitement de l’AVV.

Nous avons étudié au cours d’un essai clinique pilote l’efficacité de l’injection de RegenPRP® associé à l’AH dans le traitement de l’AVV chez des femmes ménopausées avec antécédents de cancer du sein [1].

Les 20 participantes ont montré une amélioration des symptômes cliniques de sécheresse vaginale et dyspareunie. Le score Vaginal Health Index (VHI) a montré une augmentation significative à 6 mois, par rapport au score total de base (prétraitement) de 10,7 ± 2,12 à 20,75 ± 4,8 (P < 0,0001) à 6 mois. L’amélioration de l’hydratation et de l’intégrité épithéliale vaginale a été reporté. Un score VHI > 15 a montré un résultat thérapeutique positif. 

Le score Female Sexual Distress (FSD) a diminué significativement au cours de l’étude, d’un score de base de 36,35 ± 2,53 avant le traitement à 30,15 ± 2,47,
6 mois après le traitement, ce qui représente une amélioration de 17 % (P < 0,0001, respectivement). Aucun événement indésirable n’a été signalé.

L’injection d’A-PRP-HA semble être une méthode prometteuse pour améliorer la trophicité et hydratation de la muqueuse vaginale pour le traitement de l’AVV chez les survivantes du cancer du sein ménopausées présentant des contre-indications à l’hormonothérapie. L

References

1. Hersant B, SidAhmed-Mezi M, Belkacemi Y, Darmon F, Bastuji-Garin S, Werkoff G, Bosc R, Niddam J, Hermeziu O, La Padula S, Meningaud JP. Efficacy of injecting platelet concentrate combined with hyaluronic acid for the treatment of vulvovaginal atrophy in postmenopausal women with history of breast cancer: a phase 2 pilot study. Menopause. 2018 Oct;25(10):1124-1130.

2. Fountain JH, Lappin SL. Physiology, Platelet. 2023 Jul 25. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2024 Jan–.

3. Mathew J, Sankar P, Varacallo M. Physiology, Blood Plasma. 2023 Apr 24. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2024 Jan–.

Dr Barbara Hersant : MD PhD, Professeur de chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice, à l’Hôpital Henri-Mondor, APHP, pratique la chirurgie régénérative et reconstructrice de la silhouette, de la face et des parties génitales, ainsi que la chirurgie et médecine esthétique. Membre titulaire de l’Académie Française de Chirurgie.

dr-hersant.fr

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