Par le Docteur Claire Sabatier-Cabrol et le Docteur Henry Sabatier

La dernière évolution de la radiofréquence (RF) en médecine esthétique consiste en son utilisation directe dans les différentes couches des tissus grâce à l’introduction d’une canule. Au cœur des tissus et de la graisse, la radiofréquence intra-tissulaire est encore plus précise et surtout plus efficace.

Nous avons demandé au Dr Claire Sabatier-Cabrol, médecin esthétique et au Dr Henry Sabatier, chirurgien esthétique, au sein de leur cabinet le « 43 » à Nice, de nous faire part de leurs impressions et expériences sur cette technologie et ses avantages.

 

Dr Claire Sabatier-Cabrol, que pensez-vous de la radiofréquence en médecine esthétique ?

Je pense que jusqu’à ces dernières années, les RF n’avait rien de médical. Le but de l’utilisation des RF est de générer une source de chaleur afin de stimuler le derme et d’induire la production de fibres de collagène, d’élastine et de tous les composants de la matrice extra-cellulaire. Les effets sont modestes lorsque les RF sont appliquées sur la peau, la chaleur ne diffusant tout au plus que dans le derme superficiel. D’où l’intérêt de l’Endo D.A.S. qui fait vraiment appel à l’expertise médicale.
Avec sa canule, l’émission de chaleur est d’une part plus profonde et ciblée et d’autre part beaucoup plus intense, induisant une dénaturation du collagène, et une néo-collagénèse. Il faut aussi y ajouter l’action mécanique du passage de la canule.

Et pour vous, Dr Henry Sabatier en tant que chirurgien esthétique ?

Jusqu’à présent je n’ai pas utilisé les appareils de RF externes dans mes traitements car il me semble que cette technologie appartient davantage aux traitements paramédicaux.
Cependant, l’utilisation de la RF en intra-tissulaire ouvre des perspectives nouvelles et très intéressantes pour l’embellissement du visage et du corps.

Comment se passe la procédure ?

Après repérage, désinfection des zones à traiter nous préférons réaliser une légère anesthésie locale, gage d’une séance indolore et confortable.
La canule est alors introduite sous la peau, sous contrôle de la vue et du système TermaD.A.S. Des séances de tirs de 30 secondes sont alors effectuées tous les centimètres de manière rétrograde dans la zone à traiter, en éventail pour le visage par exemple.

Ce traitement est-il personnalisable ?

Oui, c’est ce qui rend cette procédure très attractive : nous pouvons adapter et moduler la température de l’extrémité de la canule en fonction des tissus et des particularités de chaque patiente. Nous pouvons aussi agir sur la fréquence pour toujours personnaliser et optimiser nos résultats. Ainsi, nous augmenterons la température si, à l’effet de rétraction cutanée, nous souhaitons en plus réduire un excès graisseux.

Combien de temps dure une séance ?

Chaque trajet de la canule dure 180 secondes. En moyenne 45 minutes sont nécessaires pour un visage ou bien pour le cou avec le temps d’anesthésie. Pour les autres zones du corps, il faudra lors de la première consultation décider du nombre de lignes à réaliser et ainsi déterminer le temps nécessaire

Quelles sont les suites ?

Elles sont fort simples, il peut y avoir des ecchymoses et des œdèmes mais qui ne nécessitent pas d’éviction sociale. Les premiers résultats sont visibles immédiatement mais ils vont non seulement se maintenir, mais s’améliorer durant les 2 à 3 mois qui suivent.

Que pensez-vous de la machine et de son utilisation ?

La ThermaD.A.S. est peu encombrante et esthétique. Elle dispose d’une double technologie.
La première bien connue est le D.A.S. utilisant l’énergie plasma qui va aboutir à la sublimation de l’épiderme/derme superficiel et qui va permettre de réaliser des blépharoplasties médicales, le traitement des ridules de la patte d’oie, des lèvres, mais aussi l’ablation de kératoses, de moluscum, de xanthélasma…

La deuxième technologie dont dispose la ThermaD.A.S. est la radiofréquence intra-tissulaire.
L’interface est très pratique : l’écran tactile est intuitif avec de nombreux préréglages permettant une prise en main rapide et sûre. L’opérateur peut ajuster les paramètres à tout moment pendant la procédure, en fonction notamment des différentes zones à traiter.

Quels sont les avantages d’utiliser une canule ?

Sa rigidité et sa longueur permettent un acte précis et étendu à toute une zone avec uniquement un seul point d’introduction. Un contrôle visuel et tactile permet à tout moment de savoir précisément où se situe son extrémité qui est la seule partie émettant de la chaleur. La canule est graduée permettant de la retirer de 1 cm avant le point de chauffe suivant.
Le caractère rigide des canules permet aussi leur passage dans des tissus préalablement opérés ou fibreux à la différence de système plus souple comme la fibre.

En tant que chirurgien, quelles indications avez-vous retenu ?

Je vois deux indications principales pour le visage :

Après un lifting en post opératoire immédiat, pour bénéficier de tous les effets de la RF directement sur les tissus. A l’effet mécanique du lifting, l’EndoD.A.S. ajoute un effet biologique sur la peau, gage d’optimisation des résultats.

L’autre indication est son utilisation à distance des opérations : selon la qualité des tissus, un relâchement peut apparaître secondairement notamment sur les bajoues ou sous le menton. L’Endo.D.A.S. permet alors de corriger ce relâchement lors d’une simple séance qui peut être répétée si besoin.

Pour le corps, je n’ai pas encore de recul suffisant, mais je pense qu’en développant des canules spécifiques ainsi que des réglages adaptés, on pourra améliorer des zones relâchées qui jusque-là étaient peu accessibles à une amélioration par la chirurgie : par exemple, les relâchements des bras, le fripé autour du nombril ou au-dessus des genoux .

Et en tant que médecin esthétique dans quel cadre utilisez-vous l’EndoD.A.S. ?

Je la propose aux patients qui consultent pour une perte de densité cutanée et/ou de relâchement tant au niveau du visage et du cou. Je pense aussi la proposer pour le corps.
Non seulement on obtient une remise en tension des tissus sous-cutanés, mais une amélioration de la qualité de la peau. Je la combine volontiers avec des injections de PRF qui vont potentialiser les résultats.
Elle peut être utilisée à toutes saisons et sur tous types de peaux.

Merci de nous avoir fait partager votre double expérience de médecin et de chirurgien pour cette nouvelle procédure pour le visage mais aussi pour le corps, dont vous nous ferez part de votre expérience prochainement.

 

Par le Docteur Claire Sabatier-Cabrol, Médecin esthétique.
Diplômée de la Faculté de Médecine de Montpellier, DU d’évaluation des Techniques d’injection et de comblement en Dermatologie et Chirurgie Plastique DIU des actes de dermatologie esthétique – Règles de l’art et vigilance Membre active et co-responsable du pôle des médecins esthétiques au sein de la SAMCEP.

Et le Docteur Henry Sabatier, Chirurgien Esthétique.
Ancien interne et assistant des hôpitaux universitaires de Strasbourg Chef de clinique à la faculté de médecine de Strasbourg Membre de la SOFCEP Membre de l’ISAPS Président de la SAMCEP

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