Par le Docteur Hugues Cartier

Symbole de grâce et de féminité, la zone du cou et du décolleté est délicate à traiter au regard de sa qualité de peau spécifique. Plus fine, moins élastique que la peau du visage, elle contient moins de glandes sébacées ce qui exacerbe la déshydratation. Les protocoles d’esthétique médicale s’avèrent plus limités quant au focus sur la qualité de peau. L’utilisation d’un inducteur tissulaire apporte des résultats visibles et pérennes.

 

Premier réflexe, reconstruire la densité cutanée

La peau en vieillissant s’affine, se dessèche et se ride. Avant de s’orienter vers des options telles que la pose de fils voire même un lifting maxillo-facial pour retendre le cou, l’approche la plus raisonnée est de travailler sur la qualité de peau et sur son épaisseur pour la retendre et pour corriger les dépressions cutanées, la ptose, et atténuer les rides.
C’est pourquoi un inducteur collagénique offre des solutions pertinentes à ces problématiques. Lanluma (laboratoire Sinclair) répond à ces besoins en stimulant la production de collagène. Cette nouvelle gamme de produits de comblement à base d’acide poly-L-Lactique (PLLA) permet de répondre aux demandes des patients (et des médecins) pour traiter le relâchement, la perte de tonicité, le fripé, les rides et ridules, en apportant une redensification cutanée.

Ce biostimulateur augmente l’épaisseur tissulaire sans projection ni volumisation immédiate, comme c’est le cas avec l’acide hyaluronique. Lanluma est un PLLA nouvelle génération aux particules extrêmement petites. Il se prépare très facilement avec une solution PPI et donne une émulsion totalement homogène et fluide, ce qui facilite son injection sous-cutanée. Rapidement disponible à l’usage, le produit est facile à placer dans les zones du visage et du corps. Si je devais lui donner une définition je décrirais Lanluma comme un « volumateur cutané » que l’on injecte dans le derme profond.

Je préconise une injection à la canule suivie d’un massage pour faire diffuser le produit. Les particules étant très fines, la répartition est homogène. Ce n’est pas un filler, c’est un restructurant dermique et ses propriétés d’inducteur collagénique sont bien supérieures à celles de l’acide hyaluronique. Il redonne un volume cutané et une meilleure structure à une peau relâchée et qui a fondu en épaisseur. Les particules de PLLA agissent en profondeur pour stimuler la réponse naturelle du collagène, recréant ainsi un volume naturel.

Modalités techniques de traitement avec ce produit novateur

Pour le cou, il est primordial d’éviter la zone thyroïdienne. C’est pourquoi cette technique requiert une formation spécifique, le cou étant une zone complexe à traiter, et une parfaite connaissance de son anatomie étant indispensable.

Je commence par la zone sous-mandibulaire jusqu’aux deux tiers du cou. Afin d’éviter les veines, je conseille une canule de 22 ou 23g. La limite postérieure de la zone de traitement est la verticale de l’oreille, et on s’arrête à la zone médiane pour éviter la thyroïde. Le fripé sous-mentonnier peut également être traité.

Je préconise de démarrer le traitement en faisant un trou sur le bord postérieur-milieu à 1/3 de la ligne supérieure du muscle sterno-cleido-mastoïdien (SCM) pour permettre l’injection dans les faces postérieure et antérieure du cou afin d’éviter la veine jugulaire et le nerf auriculaire supérieur.

Pour le cou comme pour le décolleté, on injecte en éventail rétrotraçant entre le derme profond et la zone platysmale en faisant de longues travées. La patiente est allongée avec la tête légèrement basculée en arrière et tournée d’un côté puis de l’autre. Le plus important à mes yeux est la répartition, et c’est pourquoi je conseille un massage post injection pour bien l’étaler. Comme le produit est fluide et homogène, il se répartit bien et ne présente aucune irrégularité ni micro-granulome.

Concernant la dilution, Lanluma est prêt en 10 minutes et une heure de repos (selon la notice produit). On le dilue soit à 15 ml de PPI par ampoule, soit à 30 ml de PPI selon la zone, la qualité de peau, et le degré de fripé. Pour le décolleté, je préconise une dilution à 30 ml et pour le cou, c’est selon l’épaisseur et l’état de la peau. Le traitement est répété 2 à 3 fois à un intervalle de 2 à 3 mois. L’induction collagénique se fait au fil du temps et les résultats peuvent durer jusqu’à 24 mois. (Selon étude clinique)

Lanluma est une belle et utile addition à la panoplie des produits de réjuvénation pour visage et le corps et présente un excellent profil de sécurité. Sa dégradation lente apporte un plus aux patients et aux médecins à la recherche de solutions visibles et durables.

 

Le docteur Hugues Cartier est Dermatologue dans le nord de la France.
Il est l’ancien président du groupe laser de la Société Française de la Dermatologie, SFD.
Il est également le vice- président de la Société Française de la Médicine Esthétique, SFME et il est le coordinateur scientifique de L’IMCAS.

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