Interview avec le Docteur Olivier Claude, qualifié en chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice.

Aujourd’hui, nous allons discuter avec vous de la chirurgie du regard chez la femme jeune. En effet, avec l’âge, on sait que les yeux sont des éléments déterminants dans l’expression d’un visage et on souhaite parfois, y apporter des modifications, pour corriger un air qui semblerait trop sévère, triste ou fatigué.

Chez la femme jeune, qui n’a pas encore de marques trop prononcées de vieillissement cutané, qui voudrait simplement sublimer son regard, corriger quelques petits défauts. Il existe des alternatives à une chirurgie lourde, des interventions plus légères, plus rapides. Pouvez-vous nous en dire plus, sur les solutions qui existent pour ces femmes ?

Dr Olivier Claude : En effet, à partir de 30 ans, nous avons les premières demandes pour la chirurgie du regard. En général, ce sont des femmes qui se plaignent de poches au niveau de la paupière inférieure, qui peuvent apparaître très tôt et ces poches vont être progressivement plus importantes avec les années qui passent. 

À partir de 30 ans, on va perdre un peu de graisse au niveau de la région périorbitaire, sous les poches au niveau de la tempe, au niveau de la région de la pommette. Et cette perte de graisse peut démasquer une petite poche ou renforcer une poche qui était même déjà présente à partir de 25 ans chez certaines femmes.

C’est une chirurgie simple, localisée sur ces trois poches de la paupière inférieure. Une poche interne, une poche moyenne, une poche plus latérale. Ces poches vont être enlevées au bloc opératoire, au cours d’une opération qui va durer 30-45 minutes qui va permettre d’enlever les petites poches par la voie transconjonctivale, pas de cicatrices sur la paupière elle-même, sur la peau de la paupière, c’est une cicatrice qui se fait dans le rouge de l’oeil, donc, pas de cicatrices visibles, pas de fils, pas de sutures, pas de fils à enlever.

C’est une chirurgie que l’on peut faire de façon isolée ou combinée à d’autres techniques, type lipofilling.

Donc, très peu de soins, de suivi post-opératoire, puisqu’il n’y a pas de fils, qui ne se voit pas, donc j’imagine, très peu d’éviction sociale également pour ce type d’intervention ?

Exactement ! On peut s’imaginer reprendre ses activités professionnelles après quelques jours d’arrêt seulement.  Certains patients peuvent marquer plus que d’autres donc on conseille de prévoir une semaine sans activité.

Mais le patient ne sera pas fatigué, pas de douleur, et souvent, s’il n’y a pas de lipofilling associé, les stigmates de l’intervention, les bleus, les ecchymoses, sont extrêmement modérés.

Le lipofilling dont vous nous parliez, en quoi consiste-t-il? En quoi est-il complémentaire de cette intervention ?

Le lipofilling, va être très intéressant, avec les années qui passent, on va perdre de la graisse et avec cette perte, le traitement physiologique et logique va être de rajouter de la graisse là où on en a perdu ou là où il en manque de façon constitutionnelle, pour certains patients. On va utiliser la propre graisse du patient, c’est la technique du lipofilling.

Plutôt que d’abaisser seulement  le niveau de la colline, on va remonter le niveau de la vallée. On a une poche qui est plus apparente, parce que l’on a perdu un peu de graisse, on se creuse au niveau de la vallée des larmes, au niveau de la région des cernes.

Donc, on va remettre un peu de graisse, de volume, remonter le niveau de la vallée. Si l’on ne fait qu’enlever les poches de graisse, chez certains patients, on risque d’avoir un oeil un peu creux. On n’a plus de poche, mais on pourrait paraître fatigué.

Donc, il faut toujours doser entre enlever un peu la graisse en excès au niveau des poches de la paupière inférieure et remettre un peu de graisse en dessous sur la région de la vallée des larmes et des cernes.

Peut-on utiliser le lipofilling sur toute la région du regard ?

C’est possible mais très rarement. Parce que le lipofilling, c’est l’intervention qui va entraîner les suites les plus importantes. Elles ne sont pas si importantes, mais en général c’est une à deux semaines d’éviction socio-professionnelle si l’on fait un lipofilling important.

En général on préfère utiliser les nouveaux acides hyaluroniques, qui nous permettent d’obtenir d‘excellents résultats avec une prédictibilité du résultat extrêmement bonne. Ce qui est injecté va rester. Alors que dans le lipofilling, on a toujours une petite partie de graisse qui ne va pas rester.

Le lipofilling entraîne plus d’oedèmes, d’ecchymoses qu’une blépharoplastie inférieure isolée. En général, le lipofilling est associé plutôt en complément des blépharoplasties lorsque l’on enlève de la graisse au niveau des paupières inférieures.

On va utiliser de toutes petites quantités de graisse qui vont permettre de combler la région des cernes et également améliorer la qualité de la peau grâce à l’apport de cellules-souches et de facteur de croissance qui sont dans la graisse du patient qui a été transférée.

On a abordé essentiellement la région inférieure du regard. Qu’en est-il si l’on souhaite sublimer des paupières tombantes, le sourcil qui s’affaisse un peu sur le reste de l’oeil. Quelles sont les interventions possibles ?

C’est une intervention qui peut concerner la femme jeune mais en général un peu plus âgée. C’est plutôt à partir de 35 ans qu’apparaissent les premières demandes pour la paupière supérieure.

En général, c’est chez les patientes qui ont déjà de façon constitutionnelle, une paupière supérieure un peu lourde. Cela peut être dû notamment au fait que le rebord du tiers supérieur manque un peu de soutien osseux. Donc un os moins important que la moyenne peut entraîner un sourcil un peu plus bas que la moyenne, d’où un excès de peau qui va apparaître plus tôt.

Chez ces patientes, on peut réaliser, à partir de 35 ans, une chirurgie sous anesthésie locale, très simple, qui va durer 30 minutes, à la clinique, en ambulatoire on rentre à la clinique en début d’après-midi et on sort en fin d’après-midi et on enlève le petit excès de peau de la paupière supérieure, ce qui va alléger et ouvrir le regard.

En général, est associée une petite poche de graisse sur la partie interne de l’oeil, qui sera enlevée au cours de la même opération.

Pour des patientes qui seraient un peu plus marquées, il existe de lifting temporal, pouvez-vous nous en parler ?

Les patientes qui présentent un excès de peau un peu plus important, dû à une position du sourcil un peu plus basse que la moyenne, peuvent bénéficier de cette intervention complémentaire.

Le lifting temporal va permettre de remonter la partie latérale du sourcil – la queue du sourcil – vers le haut et vers l’arrière et non pas que vers le haut, ce qui pourrait donner une expression d’air étonné. On remonte vers le haut et vers l’arrière la queue du sourcil, ce qui va permettre d’ouvrir le regard et de traiter un pseudo excès de peau (parce que la chute du sourcil peut majorer cet excès de peau). Il ne faut donc enlever que la quantité minimale nécessaire au niveau de la paupière supérieure.

Et ces patientes qui présentent une chute de la queue du sourcil, avec le lifting temporal, peuvent avoir un résultat de meilleure qualité, plus naturel, plus harmonieux, en remontant les tissus vers le haut et l’arrière.

La cicatrice sera discrète, cachée dans les cheveux pour qu’elle ne soit pas visible, et n’enlève pas de cuir chevelu – c’est une question souvent posée par les patientes. Pas de cicatrices visibles.

Encore une opération qui permet peu d’évictions sociables, peu de conséquences négatives après l’opération

Exactement, elle est réalisable sous anesthésie locale.

Avec toutes les possibilités que l’on a aujourd’hui de chirurgie ou d’interventions légères comme les injections, comment faire le meilleur choix pour sublimer son regard ?

L’idéal en général, c’est de combiner les techniques. Le vieillissement est un processus multifactoriel. Si l’on veut un résultat naturel et harmonieux, il faudra combiner les techniques et toujours utiliser la dose minimale nécessaire de botox, d’acide hyaluronique ou de chirurgie. On va utiliser la toxine botulique, le botox, pour ouvrir le regard.

On va plus traiter les muscles abesseurs que les muscles élévateurs, ce qui va permettre de relever la queue du sourcil et d’avoir un air moins sévère en diminuant les rides inter-sourcilières. On va utiliser l’acide hyaluronique, pour restaurer un soutien support facial au niveau de la région temporale, de la région malaire.

Et la chirurgie, va nous permettre de créer une synergie avec ces traitements non chirurgicaux, d’injections, avec les trois grandes techniques que nous venons de voir, qui sont : la blépharoplastie par voie transconjonctivale pour enlever les petites poches qui peuvent déranger les patientes à partir de 30 ans ; la blépharoplastie supérieure qui enlève le petit excès de peau sur la paupière du haut à partir de 35 ans, qui peut être combinée chez les patientes qui ont une ptose, c’est-à-dire une chute de la queue du sourcil plus importante, par un lifting temporal.

Peut-on combiner ces traitements en une seule fois ? Par exemple, une patiente qui voudrait à la fois des injections et une blépharoplastie des paupières supérieures. Est-ce que certains de ces traitements peuvent se faire en une seule opération, ou faut-il des temps de récupération ?

S’il y a des injections à réaliser, on conseille au patient de les réaliser une quinzaine de jours avant l’opération pour qu’il n’y ait plus d’œdèmes dus à ces injections – même si l’œdème est très faible – et pour qu’il n’y en ait plus au cours de l’opération.

Si la patiente souhaite commencer par l’opération et si les conditions locales le permettent, dans ces cas-là les injections ne seront pas réalisées, pour l’acide hyaluronique, avant trois mois.

On a abordé les recommandations, le temps qu’il fallait avant de reprendre une activité professionnelle.  Comment peut-on faire pour que tout se passe bien, que tout soit optimisé ? Quelles sont vos recommandations après ce type d’intervention ?

Les deux recommandations principales, c’est l’arrêt du tabac au moins un mois avant et un mois après la chirurgie, ce qui va permettre d’avoir des cicatrices de meilleure qualité et d’avoir une récupération plus rapide des tissus. Et si des lipofillings sont réalisés au cours de l’opération, la prise de la graisse, donc le pourcentage d’adipocytes (de cellules graisseuses) qui vont vivre, va être optimisé si l’on arrête le tabac suffisamment tôt, un mois avant et un mois après, c’est très important.

L’autre recommandation c’est le soleil. Il faut éviter le soleil dans les deux mois qui suivent l’opération. En ce moment, on est à l’époque des sports d’hiver, donc il faut faire attention si des vacances sont prévues. Il faut plutôt réaliser les opérations après l’exposition au soleil. Pendant deux mois, il faut être vigilant.

Pour les personnes qui seraient intéressées par ce type d’intervention, est-ce que l’on peut donner une estimation du budget à allouer ?

Le coût de l’intervention va être différent pour chaque patiente. Pour une blépharoplastie inférieure ou supérieure, on va être autour de 3000€ lorsqu’elle est faite de façon isolée. Et lorsque l’on y associe des transferts de graisse, éventuellement un lifting temporal, l’opération peut revenir au double voire un peu plus en fonction de l’opération qui sera prévue.

Bien évidemment cela dépendra de l’individu, il s’agit d’estimations, qui doivent être amenées par un devis personnalisé.

Exactement.

Pour retrouver tous les conseils du Docteur Olivier Claude, regardez notre interview vidéo !

 

Dr. Olivier CLAUDE 

Chirurgien Esthétique et Plasticien – Paris. Qualifié en Chirurgie Plastique, reconstructrice et esthétique.

Diplômé du D.E.S.C. de Chirurgie Plastique et Esthétique.

Diplômé du Collège Français de Chirurgie Plastique et Esthétique.

Membre de l’American Society for Aesthetic Plastic Surgery – ASAPS. Membre de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique – SOFCPRE.

 

Vous pouvez retrouver le docteur Olivier Claude sur son site internet www.docteurclaude.fr/

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