Par le Docteur Gilles Korb

Le lifting, intervention phare de la chirurgie esthétique a-t-il encore sa place aujourd’hui ? Cette question à priori incongrue s’explique par le développement de nombreux procédés de médecine esthétique alternatifs pour retendre la peau. L’intervention reste cependant incontournable dans nombre d’indications pour lutter contre les effets du vieillissement du visage et du cou.

Le lifting (de l’Anglais « to lift » : tirer, remonter) a pour but de remettre en tension les tissus qui se distendent au fil du temps. Un visage jeune a globalement une forme de triangle inversé, pointe en bas; avec le temps, le visage s’affaisse et le triangle s’inverse en s’évasant vers le bas. La pesanteur n’est pas seule en cause. La forme du visage, la tenue des tissus sur le squelette facial, les facteurs extérieurs (tabac, soleil, maladies…) et les facteurs héréditaires jouent également un rôle. Regardez vos parents, vous verrez comment vous allez vieillir !

lifting gilles korb-minLe lifting a bénéficié de multiples évolutions techniques depuis ses origines dans les années 20 aux Etats- Unis. Le principe reste cependant toujours le même. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, plus rarement sous locale approfondie, avec une incision passant devant l’oreille puis remontant en arrière dans le cuir chevelu. Cependant, pour optimiser le résultat et avoir une meilleure tenue dans le temps, les chirurgiens ne se contentent plus de tirer uniquement la peau mais également le plan des muscles sous-jacent pour doubler et renforcer la tension obtenue. Une hospitalisation courte de 24 heures, des pansements pendant quelques jours, des fils ôtés sur 15 jours. Une éviction socio-professionnelle de même durée est nécessaire.

Malgré les améliorations techniques, on sent bien dans nos consultations une réticence grandissante de la part de nos patients à se faire opérer et à préférer si possible des procédés de médecine esthétique. Si à l’époque il n’existait en effet pas d’alternative à la chirurgie, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et la crainte de l’anesthésie, les risques opératoires au premier rang desquels celui de paralysie faciale (heureusement rare), le fait de ne pas être visible pendant quelque temps constituent les griefs les plus souvent exprimés. Bien informés, nos patients sont demandeurs de procédés médicaux plus soft : ultrasons focalisés, radiofréquence, fils tenseurs, acide déoxycholique pour le double menton, pour ne citer qu’eux. Mais ces procédés ont leurs limites.

lifting gilles korb 2-minLe lifting reste en effet le seul traitement efficace lorsque l’affaissement du visage ou du cou prend de l’importance : bajoues marquées avec une cassure nette de l’ovale du visage, creux profonds des sillons naso-géniens, distension des joues à l’aspect ridé et flétri, pommettes affaissées. De même lorsqu’un excédent de peau se développe au milieu du cou (le fameux « cou de dindon »). Dans toutes ces situations, le geste chirurgical reste irremplaçable. D’autant que le résultat durera entre 5 et 10 ans, ce qui n’est pas le cas des procédés médicaux. Le lifting selon les cas concernera le visage, le cou ou les 2. On peut y associer une lipoaspiration d’un double menton. Quant au lifting frontal ou mask-lift, ses indications sont plus limitées car c’est une chirurgie assez lourde.

Il existe également à présent une réelle demande pour des liftings plus légers, vers la quarantaine, lorsque les premiers stigmates de vieillissement apparaissent sans affaissement marqué mais avec une brisure des lignes d’harmonie du visage. Un geste plus limité avec des suites plus simples sera tout indiqué.
Ainsi le lifting, retrouve t il aujourd’hui tout son intérêt et ses indications propres, parmi l’arsenal des traitements anti-âge proposés à l’heure actuelle.

 


korbPar le Docteur Gilles Korb
Chirurgien plasticien du visage et du cou à Nantes, spécialiste de la chirurgie esthétique et médecine esthétique pour le cou et le visage. Membre de la société Française de Chirurgie Plastique et Esthétique de la Face et du Cou (SFCPEFC) et de la World Society of Anti-Aging Medicine (WOSAAM).

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