Dr Laurent Benadiba
Révolution d’aujourd’hui et promesse de demain. Une technologie qui change la médecine… et la relation au patient
L’intelligence artificielle (IA) : certains y voient une révolution, d’autres une menace. En réalité, pour ceux d’entre nous qui sont sur le terrain depuis des décennies, ce n’est ni l’un ni l’autre : c’est un outil. Un outil puissant, certes, mais qui n’a de sens que s’il est mis au service de l’humain.
Depuis plus de 25 ans que j’exerce la chirurgie esthétique, j’ai toujours été passionné par la technologie. Pas pour le plaisir du gadget ou de l’innovation gratuite, mais parce qu’elle peut — si elle est bien pensée — améliorer notre manière de soigner, de diagnostiquer, d’accompagner. Et si je me permets aujourd’hui de prendre la plume, c’est parce que j’ai eu la chance d’être un acteur précoce de cette transformation numérique, bien avant que l’intelligence artificielle ne fasse la une des médias. En 2000 : C’est là qu’est né WARPER, un logiciel de simulation d’images morphologiques. Simple, intuitif, il permettait de transformer une photo en prévisualisation d’un résultat post-opératoire. Peu après, j’ai conçu Photogest, pensé pour les chirurgiens plasticiens, un logiciel de gestion des patientes avec intégration des photos.

Ce que l’IA change concrètement aujourd’hui
Depuis ces premiers pas, la technologie a fait un bond. Elle est présente dans les services d’imagerie, où elle aide à détecter plus tôt certains cancers, en analysant des milliers de clichés avec une précision stupéfiante. Elle est dans les urgences, où elle trie les patients selon la gravité, parfois plus vite qu’un humain. Elle est aussi dans les blocs opératoires, où elle assiste certains gestes, notamment en chirurgie robotique.
Voici quelques exemples concrets qui méritent d’être soulignés :
• Diagnostic assisté : en dermatologie, les IA détectent les mélanomes mieux que beaucoup d’experts. En ophtalmologie, elles repèrent des rétinopathies à un stade quasi invisible à l’œil nu.
• Médecine prédictive : en croisant les données cliniques, génétiques et comportementales, l’IA peut anticiper des risques de maladies cardiovasculaires ou de diabète bien avant l’apparition des premiers symptômes.
• Personnalisation des traitements : certains algorithmes ajustent automatiquement des traitements complexes, comme l’insuline chez les diabétiques, selon les variations du patient en temps réel.
• Robotique chirurgicale : les systèmes comme Da Vinci gagnent en finesse, grâce à l’intelligence embarquée. Ce n’est plus seulement de la mécanique assistée : c’est une collaboration homme-machine.
• Télémédecine et suivi intelligent : les assistants virtuels permettent aujourd’hui d’assurer un suivi après une intervention, de répondre aux questions des patients, et même d’alerter le médecin si une complication potentielle est détectée.
Et au-delà des soins directs, l’IA intervient dans la gestion des plannings, l’organisation des blocs, la gestion des stocks… Autant de tâches qui, hier, prenaient un temps fou, et qui sont désormais allégées, voire automatisées.
En esthétique, l’IA ouvre un nouveau chapitre

Dans mon domaine, l’IA prend une tournure passionnante. Car la médecine et la chirurgie esthétique est une spécialité où le regard, l’image, la subjectivité jouent un rôle essentiel.
Aujourd’hui, certains logiciels sont capables :
• d’analyser un visage ou un corps à partir d’une simple photo,
• de proposer des axes d’amélioration basés sur la morphologie réelle,
• de simuler des résultats esthétiques ultra-réalistes,
• d’adapter ces recommandations en fonction de l’origine ethnique, de l’âge, de la texture de peau.
Et surtout, ces IA parlent plusieurs langues, s’adaptent aux codes culturels, et permettent d’ouvrir la consultation à une patientèle internationale. C’est dans cette logique, en collaboration avec la société Canova que j’ai récemment participé à la conception une nouvelle génération d’assistante virtuelle : Eva (la première femme de l’humanité). Son nom est simple, mais ce qu’elle permet est immense.
Eva, c’est une IA qui comprend, qui explique, qui conseille. Elle est capable :
• de présenter de façon claire l’ensemble des actes médicaux ou chirurgicaux proposés par un médecin,
• de répondre aux questions des patients 24h/24, dans plus de 20 langues,
• d’offrir une analyse esthétique à partir de photos, avec des conseils adaptés, ni vendeur ,ni irréalistes et de réaliser une véritable pré-consultation
• de gérer les agendas, les prises de rendez-vous, les rappels, d’éviter les No-Show, analyser les requêtes de vos patients…
• et surtout, de créer un lien intelligent entre le patient et le praticien, sans jamais remplacer la consultation, mais en l’enrichissant.
Et pour nous, médecins, elle est un gain de temps colossal et un outil de communication d’une efficacité redoutable.
Demain : médecine augmentée, esthétique augmentée
Dans les années qui viennent, l’intelligence artificielle ira encore plus loin. Elle nous aidera à prédire le vieillissement facial, à anticiper la réponse d’un patient à tel ou tel traitement, à ajuster nos gestes en temps réel grâce à la réalité augmentée. Mais ce que je crois, profondément, c’est que l’humain restera au centre. L’IA ne remplacera jamais une main experte, un regard artistique, une écoute attentive. Elle sera là, en soutien. Discrète, efficace, et de plus en plus indispensable. Elle pourra accompagner le geste, le rendant encore plus sûr, en confirmant l’efficacité de ce dernier, en limitant les risques de complications (anatomie en directe), avec un contrôle et une surveillance optimisée (photos, vidéos comparatives…). Je suis convaincu d’une chose : le médecin de demain ne sera pas celui qui résiste à la technologie, mais celui qui l’intègre avec discernement.
Eva : IA destinée aux médecins et chirurgiens esthétiques créée par CANOVA :
https://canova.resonance-solutions.ai
Dr Laurent Benadiba

Chirurgien plasticien à Paris et Genève, expert reconnu pour son approche innovante et sur mesure. Enseignant universitaire et formateur international. Toujours à la pointe des avancées technologiques, il a récemment collaboré avec la société CANOVA pour développer EVA, une intelligence artificielle dédiée à la médecine et la chirurgie esthétique.
Plus d’informations : benadiba.fr