Dr Wided Limaiem Joumni 

Une avancée ? Une alternative ? Un complement de traitement ? 

De quoi s’agit-il ? Là où on attribue la médecine esthétique aux injections et « devices» de rajeunissement, la médecine régénérative fait référence aux solutions qui vont stimuler les cellules et leurs fonctionnements : notamment les fibroblastes qui sont à l’origine de la synthèse du collagène et élastine, et aussi les cellules souches.

Les principales techniques de régénération en médecine esthétique PRP (Plaquettes) et PRF (Plasma Riche en Fibrine)

C’est un concentré de plasma sanguin obtenu à partir de sang centrifugé autologue (le propre sang du patient) qui est riche en plaquettes et facteurs de croissance (essentiels au processus de stimulation cellulaire et leurs fonctionnements et impliqués dans la réparation, la cicatrisation) ainsi que d’autres biomolécules qui possèdent des propriétés anti inflammatoires et antalgiques. L’injection de PRP combat efficacement les effets du vieillissement et favorise une meilleure cicatrisation. Cette technique de médecine esthétique permet d’obtenir un coup d’éclat, et d’atténuer les cicatrices et les rides. Le PRP est aussi utilisé pour traiter l’alopécie, en diminuant la chute des cheveux, en fortifiant les poils et stimuler les bulbes « dormants».

Il est à rappeler que l’utilisation du PRP est réservée à certaines indications médicales, son usage à visée esthétique est interdit en France.

Les cellules souches

Ce sont des cellules indifférenciées capables de s’autorenouveler, de se multiplier à l’infini et de se différencier en des cellules spécialisées. Ces cellules souches sont naturellement présentes chez l’embryon et dans certains organes ou tissus adultes.

En médecine esthétique, on utilise :

  • Les cellules souches unipotentes. Issues de tissus adultes, elles ne peuvent donner naissance qu’à un type de cellule.
  • Les cellules souches pluripotentes induites, nommées aussi cellules iPS («induced pluripotent stem cells»), ce sont des cellules souches adultes qui ont été reprogrammées génétiquement pour avoir les caractéristiques des cellules souches embryonnaires. La technique a été mise au point au Japon en 2006 par le chercheur Shinya Yamanaka (Prix Nobel de médecine en 2012). Les cellules souches cutanées sont utilisées depuis les années 80 pour reconstituer l’épiderme chez les grands brûlés. En médecine esthétique cette technique est utilisée pour traiter la cicatrisation, les brulures et certaines formes d’alopécie.
  • Les facteurs de croissance : Il s’agit de substances naturellement présentes dans les cellules. Ils sont capables de stimuler la croissance, la multiplication, la prolifération et la différenciation cellulaire. Ils jouent parfois le rôle de médiateurs intercellulaires. En médecine esthétique les facteurs de croissance sont utilisés pour traiter certaines formes d’alopécie, la qualité de la cicatrisation, la réjuvénation cutanée, le photo vieillissement, les hyperpigmentations.
  • Les polynucleotides (le pdrn). Il s’agit d’un polymère d’acide désoxyribonucléique, qui est une fraction d’ADN. Son rôle sur les fibroblastes est mixte : la régénération des fibroblastes existants et la stimulation de la prolifération cellulaire. Il y a une augmentation du collagène I et III ce qui rend la peau plus ferme, plus élastique, mieux hydratée et donc plus jeune. Le PDRN a aussi un effet antioxydant et restructurant sur la barrière cutanée. Il peut être utilisé seul ou en association avec d’autres traitements esthétiques. La spécificité de ce traitement est qu’il ne donne aucun volume, ce qui en fait un traitement adapté aux zones fines comme les paupières inférieures ou la lèvre supérieure, le décolleté, ou les mains.
  • Les exosomes. Ce sont des vésicules de 30 à 90 nm, qui sont déversées par une cellule dans son environnement. Ils ont été décrits pour la première fois en 1983. Ils renferment des lipides, des protéines, des facteurs de croissance, des mini ARN, des acides nucléiques et servent de véhicules de transport et d’expulsion de composants cellulaires. En outre, ils servent à la communication cellulaire et peuvent par exemple jouer un rôle dans l’immunité cellulaire.

En médecine esthétique, ils sont utilisés pour renforcer la barrière cutanée, améliorer l’hydratation, ainsi qu’agir sur l’hyperpigmentation et l’élasticité. Ils sont aussi utilisés pour stimuler la repousse des cheveux et les fortifier.

La médecine régénérative est-elle une alternative aux techniques classiques ?

La médecine esthétique, reste un domaine en plein essor et en perpétuelle évolution, bien que souvent, un « effet de mode» puisse dicter l’orientation des demandes des patients, cette discipline est basée sur une vraie analyse médicale et une rigueur scientifique et éthique. L’acide hyaluronique ou les différents dispositifs ne sont plus la seule solution pour stimuler et réparer la peau et les phanères. Plusieurs techniques, de nos jours, proposent d’agir directement sur l’âge cellulaire et beaucoup de demandes s’orientent aussi vers un traitement «étiologique» du vieillissement cutané en gardant une apparence naturelle et subtilement embellie. Il en en résulte que toutes ces techniques sont complémentaires et peuvent être associées pour offrir le traitement le plus adapté et personnalisé.

Dr Wided Limaiem Joumni : Médecine morphologique & anti-âge, Paris XV Praticien Hospitalier aux urgences, Diplômée des Universités de Paris V, VI, VII et UEM (Madrid)

Plus d’informations : dr-limaiem-esthetique.fr 

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