Par le Dr Nathalie Gral

L’exposition répétée au soleil est responsable d’une altération progressive de l’état cutané qui va se manifester par différentes lésions qui sont souvent associées. 

On distingue d’une part, les altérations esthétiques : lentigos solaires, couperose, rides et relâchement cutané, et d’autre part les cancers cutanés et lésions pré-cancéreuses (kératoses actiniques).

Si le meilleur traitement reste la prévention c’est-à-dire la protection solaire, aujourd’hui on peut réparer par des techniques relativement simples la plupart des lésions cutanées bénignes causées par l’exposition solaire. Les lentigos solaires peuvent être traités par lasers pigmentaires (lasers déclenchés ou Q switched en anglais). Ce sont des lasers qui fournissent une impulsion lumineuse dans un temps très court (pico ou nano secondes). Pour traiter les lentigos on choisit un laser dont la longueur d’onde cible le marron. C’est donc un traitement spécifique de la pigmentation. Il est peu douloureux. Les suites sont minimes : La pellicule qui se forme sur chaque tache s’élimine au bout d’une semaine sur le visage. Le résultat est définitif, sous réserve bien évidemment d’appliquer une protection solaire.

Cette technique a remplacé la technique « classique » par brûlure à l’azote liquide qui était douloureuse, suivie par des croûtes épaisses qui persistaient 15 jours sur le visage, avec un risque d’hyperpigmentation post-inflammatoire plus important et des résultats inconstants. Attention, certaines taches ressemblent à des lentigos solaires mais sont des cancers de la peau, appelés mélanomes malins. On doit les enlever chirurgicalement le plus tôt possible. Il est important de savoir les reconnaitre car ils ne doivent surtout pas être traités par laser. Pour la couperose, on utilisera des lasers vasculaires qui ciblent les globules rouges dans les vaisseaux sanguins. Ils vont coaguler les vaisseaux sans abimer la peau. C’est un traitement efficace en une à deux séances pour le visage. Grâce au refroidisseur il n’y a pas de croute mais une rougeur voire un gonflement pendant 3 à 4 jours si la surface traitée est importante.

Pour le décolleté et le cou on préfère les lampes flash (ou lampe intense pulsée : IPL).

Ces lumières sont moins spécifiques que les lasers car elles ont plusieurs longueurs d’ondes et sont moins puissantes, elles nécessitent plus de séances (3 à 5 séances).

Pour les rides, plusieurs techniques sont possibles en fonction de la zone à traiter :

Classiquement on utilise les injections de toxine botulique pour traiter les rides du haut du visage (front, rides du lion et de la patte d’oie) et les injections de comblement à l’acide hyaluronique traiter le bas du visage. L’acide hyaluronique reste incontournable pour traiter des sillons naso-géniens marqués. En revanche pour les rides de la lèvre supérieure chez la femme (le fameux code barre), le relissage par laser Co2 ablatif scannérisé qui « ponce » les rides est une technique très intéressante, car les injections peuvent entrainer un aspect inesthétique à force de répétition, dit en museau de tanche. De plus il donne un résultat pérenne contrairement à l’acide hyaluronique qui est résorbable. Cependant c’est un traitement qui nécessite une anesthésie locale, et les suites sont plus lourdes avec un temps de cicatrisation d’une dizaine de jours puis la peau peut rester rouge environ deux mois.

Pour traiter la texture et le relâchement cutané :

Actuellement les deux techniques les plus intéressantes sont les lasers fractionnés non ablatifs et les appareils à radiofréquence fractionnée par microneedling. Les premiers sont des lasers qui chauffent des micro colonnes de peau appelées MTZ depuis la superficie, les seconds sont équipés d’aiguilles qui vont pénétrer dans la peau, quelques millimètres sous l’épiderme pour chauffer le derme plus ou moins profondément et stimuler le collagène.

Leurs actions sont proches mais tandis que les lasers agissent dès la surface de la peau, avec les radiofréquences microneedling on peut ne traiter que les couches inférieures de la peau grâce aux aiguilles qui sont isolées sur leur partie supérieure. Ceci a l’avantage de limiter les suites puisque l’on ne touche pas l’épiderme. On peut traiter l’été sans risque d’hyperpigmentation post inflammatoire. Ces traitements sont peu douloureux, il se font sous crème anesthésiante. Les kératoses actiniques sont des lésions rouges et rugueuses. Il s’agit de lésions pré-cancéreuses encore appelées kératoses pré-épithéliomateuses. Quand elles sont nombreuses ou de grande taille on peut les traiter par photothérapie dynamique (PDT).

Cette technique consiste à appliquer une crème contenant un médicament qui est absorbé sélectivement par les cellules anormales. Puis, sous l’effet de l’illumination avec une lumière rouge, la crème devient active et détruit de manière ciblée les kératoses. Certains carcinomes comme les carcinomes baso-cellulaires superficiels peuvent aussi être traités par PDT à condition de ne pas être situés sur le visage où l’exérèse chirurgicale est incontournable.

Dr Nathalie Gral : Dermatologue Grenoble Vice-Présidente de la Société Française des Lasers en Dermatologie SFLD Plus d’informations sfldlaser.com 

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