Par le Dr Pascale Sabban-Serfati

Une révolution thérapeutique s’offre à nous : adieu les crèmes et ovules ! L’Acide Hyaluronique est une solution dont l’efficacité est rapide et durable.

La sécheresse vaginale chez la femme jeune

Sans cause. En général, la femme jeune, avant la grossesse, ne souffre pas d’un déficit oestrogénique (sauf pathologie particulière). Cette sécheresse vaginale est sans cause retrouvée.

La grossesse. Après l’accouchement, le corps féminin subit la plongée brutale des hormones. Les muqueuses très sensibles peuvent brutalement devenir sèches.
L’accouchement. Le traumatisme obstétrical qu’il représente peut laisser des traces persistantes et engendrer des douleurs lors de l’acte sexuel. L’épisiotomie peut entraîner des douleurs résiduelles et empêcher tout rapport sexuel. J’ai vu des patientes souffrant des mois après leur accouchement de cette dyspareunie orificielle aiguë. Un geste simple et rapide : l’injection d’acide hyaluronique va les soulager immédiatement.
Le poids de l’éducation. Dans ma patientèle, je rencontre également des femmes d’origine orientale ou africaine. Le poids de l’éducation, la culture du tabou du sexe peut engendrer une anxiété, un réel blocage, une telle peur de l’acte que celui-ci devient soit impossible (vaginisme), soit inconfortable. Un traitement, soit par Botox soit par l’acide hyaluronique va régler immédiatement le problème. L’injec- tion du Botox dans les muscles releveurs de l’anus permet de bloquer toute contraction du vagin et va permettre la pénétration, qui jusqu’alors, était impossible. L’injection d’acide hyaluronique sur la sphère vaginale va, elle, régler définitivement le problème du manque d’élasticité et de la sécheresse vaginale.

La sécheresse vaginale chez la femme ménopausée

Après la ménopause, les femmes subissent la privation estrogénique. Or les muqueuses vulvo-vaginales sont directement dépendantes de cette imprégnation hormonale. Les effets sur la sphère génitale apparaissent assez rapidement : elles souffrent de sécheresse vaginale qui va rendre les rapports plus difficiles, inconfortables parfois douloureux. L’impact sur la libido est rapide. C’est la dyspareunie orificielle. Le traitement par injection locale d’acide hyaluronique, sous anesthésie locale sur la sphère génitale est extrêmement efficace car il agit là où ça fait mal. L’injection concerne le tiers inférieur du vagin et le vestibule. Il va permettre de soulager rapidement cette douleur orificielle.

La sécheresse vaginale chez les femmes après cancer du sein.

Chez ces patientes ménopausées ou pas, le traitement par l’acide hyaluronique présente un bénéfice majeur. En effet, ce traitement est évidemment autorisé puisqu’il n’est pas hormonal. Son efficacité est rapide et les femmes qui en bénéficient se trouvent rapidement soulagées.
J’ai publié la première étude sur ce sujet : 150 Patientes traitées avec Désirial.
Le bénéfice est immédiat : une sensation de confort est ressentie dès la première séance. Puis, après cinq mois, 75 % d’entre elles se déclarent très satisfaites. Une deuxième injection est recommandée après cinq mois, puis les résultats se potentialisent et la troisième séance peut être renouvelée seulement après 15 mois.
J’ai débuté ce traitement en 2015, chez des femmes traitées pour cancer du sein, sous chimiothérapie et hormonothérapie. Elles souffraient, même jeune, de troubles sexuels. Le bénéfice si spectaculaire m’a convaincue d’étendre ce traitement à toutes les femmes en souffrance, après la ménopause ou même chez la femme jeune.

L’innovation thérapeutique : c’est l’Acide Hyaluronique !

Cette molécule a un caractère particulier : sa forte hygroscopie : elle peut attirer jusqu’à 1000 fois son poids en eau. Elle permet une réhydratation vulvo vaginale efficace, intense, rapide et durable. Le laboratoire français Vivacy a mis au point cette molécule destinée spécifiquement à la sphère génitale : le Desirial. Son utilisation est simple, à condition du respect des règles élémentaires d’asepsie et d’une formation rigoureuse. La séance se pratique au cabinet, sous anesthésie locale. Le traitement dure environ 20 minutes. Il doit être renouvelé tous les six mois. C’est totalement indolore.

En pratique

Il convient de pratiquer un examen gynécologique préalable pour éviter les contre-indications absolues : l’infection, la mycose, la crise herpès. Une désinfection rigoureuse doit être pratiquée. L’injection d’acide hyaluronique doit être superficielle, sous muqueuse. Les zones à traiter sont les zones les plus fragiles et plus douloureuse ; en particulier pendant les rapports sexuels, lors de la pénétration. Il s’agit du vestibule et du tiers inférieur du vagin.

L’injection sera centrée sur ces zones. Les patientes ressentent immédiatement après le traitement un certain confort. Grâce à la réhydratation rapide des muqueuses. Elles peuvent constater par elle-même, sur le miroir, en comparant avant et après l’injection, l’amélioration immédiate de la souplesse et de l’élasticité de la zone vulvo-vaginale. L’amélioration du confort pendant les rapports est spectaculaire, chez la grande majorité des patientes dans tous les périodes de la vie. Aussi bien chez les femmes jeunes, que chez les femmes ménopausées et celles sous hormonothérapie après cancer du sein. Les séances sont bien vécues. Un traitement si simple permet d’améliorer rapidement la fonction sexuelle et donc la libido.

La sécheresse vaginale, quel que soit l’âge, quelle qu’en soit l’origine ne doit pas être négligée, ni silencieuse, ni tabou. C’est l’origine du trouble de la fonction sexuelle. Elle impacte la libido. Il faut traiter.

Références :

• OLIVA c, FASOLA Elena : Acide Hyaluronique et sphère génitale FIGO Rome 2012.
• PASCALE SABBAN SERFATI : Cancer du sein : impact de l’acide hyaluronique au niveau de la sphère génitale ITO 2019.

 

Par le Docteur Pascale Sabban-Serfati
Gynécologue obstétricien à Paris, diplômée de Médecine Esthétique Génitale (DUMEG) du Centre Hospitalo- Universitaire Henri-Mondor à Créteil. Auteure d’une étude sur le traitement par l’Acide Hyaluronique, sur la sphère génitale, chez les patientes, après cancer du sein, avec effets secondaires sexuels. Oratrice dans de nombreux congrès français et internationaux de Médecine Esthétique et de cancérologie. Formatrice de médecins esthétiques et de gynécologues en France et à l’international.
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