Interview avec le Docteur Peter Edde

La façon dont nous évoluons et vieillissons est déterminée par notre code génétique et notre environnement. Plus nous en savons scientifiquement sur nos gènes, plus nous comprenons que notre mode de vie affecte ceux qui sont activés ou non. Cela détermine comment nous vieillissons.

Dr Edde, pouvez-vous nous définir ce qu’est la médecine anti-âge ?

Dr. Peter Edde : Dans les pays développés, l’espérance de vie augmente de 2 à 3 mois chaque année. Une petite fille qui nait aujourd’hui en France a une chance sur 2 d’être centenaire. Mais cet allongement de l’espérance de vie ne se fait pas toujours dans des conditions de bonne santé : si à 65 ans l’espérance de vie est de 20 ans, on sait aussi que les 10 dernières années se feront en situation de perte d’autonomie et de handicap. La médecine anti-âge va détecter le plus tôt possible les facteurs de fragilité des patients et leur proposer des mesures d’accompagnement dans le bien vieillir pour vivre mieux plus longtemps.

iPaam

En quoi l’utilisation de la plateforme iPaam facilite la pratique de la médecine anti-âge ?

P. E. : Une consultation de médecine anti-âge est relativement complexe à mettre en oeuvre. Il est nécessaire de tenir compte de nombreux facteurs qui font référence à des connaissances médicales dans de multiples domaines. La plateforme iPaam offre un véritable accompagnement tout au long de la consultation avec trois temps. Le premier temps permet de dresser un bilan précis et complet de l’état du patinent à partir de 220 questions. Le second temps est celui du diagnostic avec la prise en compte des maladies actuelles et la mise à jour de celles en devenir, encore silencieuses et pourtant déjà détectables. Le troisième temps permet une prescription de traitements adaptés et si besoin d’examens complémentaires. iPaam facilite véritablement la consultation et offre l’assurance de ne rien omettre.

Mais le vieillissement n’est il pas lié à notre hérédité ?

P. E. : Pas seulement, on sait de façon schématique que notre vieillissement est lié pour 20% à notre capital génétique et pour 80% à nos facteurs environnementaux. Plus nous en savons scientifiquement sur nos gènes, plus nous comprenons que notre mode de vie affecte ceux qui sont activés ou non. Cela détermine comment nous vieillissons. Les facteurs environnementaux jouent donc un rôle prépondérant dans notre façon de vieillir.

Pouvez vous nous donner quelques exemples sur l’influence des facteurs environnementaux ?

P. E. : Je prendrai 2 exemples très différents : le cancer et la maladie d’Alzheimer. Certains facteurs de risque de cancer sont bien connus : tabac, excès de poids, une alimentation déséquilibrée, sédentarité… D’autres sont moins connus : relations sexuelles non protégées, pollution atmosphérique et urbaine, utilisation de combustibles solides… Surtout, le risque de développer un cancer est exponentiel (et non cumulatif) lorsque ces facteurs de risque sont associés.

Le cancer est donc principalement environnemental, ce qui le prête à la prévention. On pense que la moitié des cancers sont évitables. Une évaluation approfondie permettra de fournir des recommandations plus personnalisées basées sur l’étude des facteurs de risque personnels et du mode de vie : c’est cela la médecine anti-âge.

vieillissement

La maladie d’Alzheimer est une forme de démence. La démence est un déclin lentement progressif dans plusieurs domaines de la cognition, comme la mémoire, l’apprentissage et la fonction exécutive entre autre… L’origine génétique pour la maladie d’Alzheimer, contrairement à une croyance n’est prouvée que dans moins de 1% des cas ! En revanche de nombreux facteurs environnementaux ont été mis en évidence dans la survenue d’une maladie d’Alzheimer : obésité et surcharge pondérale, diabète, hypercholestérolémie, maladie cardiovasculaire, tabagisme, mode de vie y compris activité sociale, mentale et physique, syndrome métabolique, traumatisme crânien, consommation élevée d’alcool, homocystéine élevée, carence en vitamine D, toxines et pesticides, dépression, taux d’hémoglobine faible ou élevé etc…

Ces facteurs de risque sont modifiables ou améliorables. Seule la médecine anti-âge est capable de les détecter.

C’est plutôt une bonne nouvelle, peut-on vraiment agir sur ces facteurs environnementaux ?

P. E. : C’est même une excellente nouvelle car cela signifie que notre vieillissement n’est plus immuable mais qu’il est possible d’agir dessus en modifiant ces facteurs environnementaux : c’est la raison d’être de la médecine anti-âge et c’est ce qui explique l’engouement actuel pour cette nouvelle spécialité. En même temps c’est une médecine nouvelle très différente de la médecine qui nous est enseignée à la faculté : On ne soigne plus les maladies mais on les prévient, on cherche à les détecter avant qu’elles ne se manifestent.

Il faut agir le plus tôt possible. Je m’explique : jeunes, nous disposons de grandes réserves physiologiques qui nous aident à gérer le stress physique et émotionnel. Plus nous vivons longtemps, plus nous épuisons cette réserve et plus nous sommes vulnérables à la maladie, mentale ou physique.

Avec l’âge, suivant les facteurs physiologiques, environnementaux et le mode vie, on peut épuiser les réserves physiologiques et se retrouver dans un état de fragilité et ceci peut se produire peu importe l’âge sachant que nous sommes à notre optimum à 26 ans. Comme ces facteurs affectent et nuisent à notre santé, il faut les détecter et agir contre eux le plutôt, le mieux et ceci peut être aussitôt que l’adolescence. D’où l’importance d’exploiter la plateforme iPaam le plus tôt possible.

Comment détecter tous ces éléments de fragilité et comment les prévenir ?

P. E. : C’est la difficulté de la médecine anti-âge, car elle fait appel en même temps à tous les champs de la médecine. Un de mes patrons grand spécialiste de médecine interne disait toujours : “On ne trouve que ce que l’on cherche”, mais l’on cherche tout ! Une consultation de médecine anti-âge peut durer une demi- journée et il n’est même pas certain que tous les éléments de fragilité soient détectés. Un article récent du New England Journal of Medicine, en parlant de la médecine préventive, concluait de cette façon : “Un système informatisé est désormais la solution la mieux adaptée pour aider les médecins à fournir des soins préventifs avancés appropriés”. Partant de ce principe nous avons développé en association avec plusieurs médecins dont le Dr Claude Dalle, pour n’en citer qu’un seul, une plateforme de médecine prédictive et anti-âge pour accompagner les médecins dans la consultation “mieux vieillir”.

iPaam*, c’est le nom de cette plateforme, permet non seulement de détecter tous les éléments de fragilité du patient mais va fournir au médecin des recommandations personnalisés (bilan biologique, génétique) et des mesures d’accompagnement (régime alimentaire personnalisé, compléments alimentaires, supplémentation hormonale…) spécifiques lui permettant d’accompagner son patient dans sa quête du mieux vieillir.


Spécialiste en médecine préventive, intégrative et familialeDocteur Peter Edde

Spécialiste en médecine préventive, intégrative et familiale. Le Docteur Peter Edde exerce aux Etats-Unis depuis 2001 avec une spécialisation en Médecine de Famille, Préventive, Intégrative. Il prend en compte l’impact du mode de vie sur l’.tat de santé. Il possède la certification du Conseil Américain de Médecine Intégrative et Holistique ainsi que celle du Conseil Américain de Médecine Familiale. En 2009 et 2018, il a été nommé “Top Doctor” par le magazine Philadelphia Main Line Today. Il a également été choisi en 2012 par des scientifiques européens travaillant en génétique et en médecine préventive pour les aider à développer un programme de prévention des maladies.

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