par le Dr Jean-Philippe Binder

Comment prévenir l’altération de ces zones à risques par une bonne hygiène de vie et des soins appropriés ? 

L’altération de la peau se manifeste par l’apparition de ridules puis de rides, de troubles de pigmentation et par un relâchement cutané progressif. Il y a également un relâchement des muscles peauciers (ou platysmas), et une accumulation éventuelle de graisse au niveau cervicale à l’origine d’un « double menton ».

Les traitements de médecine esthétique permettent une correction des altérations au stade précoce. Néanmoins, à un stade plus avancé, l’importance du relâchement des tissus cutanés et musculaires nécessite un traitement chirurgical.

Altérations de la peau et apparition de rides

Au stade précoce, les premiers signes du vieillissement cutané solaire apparaissent. Témoins du photo-vieillissement, des taches pigmentaires sont fréquentes sur le décolleté. Le traitement est possible par lumière pulsé, lasers vasculaires et pigmentaires ou certains peelings superficiels. 

Des ridules apparaissent ensuite et nécessitent des traitements spécifiques qui sont non chirurgicaux dans un premier temps :

1. Injections de type « skinbooster » : Le traitement consiste à injecter un acide hyaluronique peu réticulé (par exemple Volite d’Allergan) dont l’objectif n’est pas un effet volumateur mais l’hydratation de la peau en profondeur. L’injection se fait en nappage à la face de profonde de la peau

2. Injections de type « mésolift » : On peut associer l’acide hyaluronique à des vitamines et des oligo-éléments (par exemple NCTF 135 HA de Filorga). Le produit permet de corriger les rides superficielles et agit comme un booster de teint, il hydrate et revitalise en profondeur les peaux en perte d’éclat et fatiguées. Il améliore également l’élasticité, la fermeté et la tonicité du derme. 

Radiofréquence par ultrasons : Utilisée sur les formes débutantes de relâchement cutané, la technique consiste à utiliser le pouvoir chauffant de la radiofréquence sur les fibres de collagène et d’élastine du derme pour remettre la peau en tension et la raffermir.

4. Peelings légers superficiels à l’acide glycolique (et autres acides de fruits) : c’est un traitement chimique exfoliant qui débarrasse la peau des cellules mortes pour favoriser la régénération cellulaire et obtenir une peau plus lisse.

Relâchement cutané faible ou modéré

1. Peelings : les peelings superficiels ou peelings moyens à l’acide trichloracétique (TCA) sans dépasser la concentration de 20% et en étant prudent étant donné la fragilité de la peau.

2. Lasers de réjuvénation ou fractionnés pour chauffer la peau et stimuler la production de collagène, étant donnée la fragilité de la peau il faut être prudent sur les lasers trop ablatifs qui peuvent être trop agressifs.

3. Injections d’acide hyaluronique moyennement réticulé en regard des rides du cou ou du décolleté.

4. Microlipofilling ou nanofat : Le principe est de réaliser une petite lipoaspiration et de centrifuger la graisse pour purifi er les cellules graisseuses (adipocytes) et de les réinjecter juste sous la peau. Les facteurs de croissance associés à la graisse aident au rajeunissement cutané.

5. Fils tenseurs : Ces fils résorbables en acide poly-lactique sont munis de cônes qui accrochent les tissus comme un velcro. Ils ont un effet de de remise en tension des tissus inducteur de fibrose, et de stimulation de la production de collagène à l’origine de la rétraction des tissus. Ils ont une durée de vie de 18 à 36 mois.

Relâchement cutané important

Après 50 ans, la ptôse du visage est plus marquée, le cou se relâche et des bajoues apparaissent. Un relâchement important est une indication chirurgicale exclusive. C’est la méthode la plus efficace pour traiter l’affaissement des tissus du bas du visage et du cou. Le lifting est rarement limité au cou, il s’agit d’un lifting cervico-facial qui traite les joues, l’ovale du visage et le cou. Le principe du lifting est d’enlever la peau excédentaire et de tirer en arrière et en haut la peau restante. Un geste sur les muscles peauciers est souvent associé en tirant les muscles platysmas vers l’arrière et en les fixant pour augmenter et pérenniser l’effet liftant. Ce geste musculaire est important car il agit sur la structure de soutien de la peau. Au lifting cervico-facial, il est possible d’associer une lipoaspiration sous-mentonnière. Il est aussi parfois nécessaire d’associer une réinjection de graisse auto-logue (lipofilling) pour combler les défects du visage.

Bandes platysmales

Les bandes platysmales (cordes platysmales ou « fanons ») correspondent aux bords antérieurs des muscles peauciers (ou platysmas). Ils s’étendent de la mandibule jusque sous la clavicule et occupe les faces antéro-latérales du cou.

Avec le temps, les muscles droits et gauches se séparent et font saillie sous la peau : les bandes platysmales apparaissent. L’examen clinique doit évaluer la composante musculaire en demandant au patient de serrer les dents en ouvrant les lèvres, si les bandes sont plus apparentes, c’est un problème musculaire qui peut être traité par injection de toxine botulique dans les muscles peauciers.

Si les bandes ont le même aspect et sont peu ou pas accentuées à la contraction des muscles, cela signifie que les bords musculaires ont trop distendu la peau pour que celle-ci se rétracte spontanément.

Dans ce cas, le traitement est chirurgical et il est nécessaire de réaliser un lifting cervical ou cervico-facial avec remise en tension chirurgicale des muscles pauciers.

Le double menton

Il correspond à un dépôt adipeux sous-mentonnier et résulte souvent de la combinaison de plusieurs facteurs. Le traitement est éventuellement possible par la cryolipolyse, qui consiste à supprimer les tissus adipeux par l’action destruc-trice du froid. La radiofréquence peut aussi diminuer un petit double menton.Le traitement peut aussi être chirurgical et correspond à une lipoaspiration sous-mentonnière.

Cette intervention consiste à faire une aspiration croisée par des orifices sous-mentonniers et rétro-auriculaires. La perte de volume de graisse s’ac-compagne d’une rétraction cutanée secondaire. La lipoaspiration peut aussi être associée à un lifting cervico-facial quand le double menton est associé à d’autres signes de vieillissement du visage ou à une génioplastie d’avancement par ostéotomie ou par injection d’acide hyaluronique au niveau du menton.

Excédent cutané sous-mentonnier

S’il existe au niveau de la région sous-mentonnière un excédent important, l’excision directe de l’excédent cutané cervical médian est une solution chirurgicale simple, réalisée par une cicatrice cervicale verticale médiane.

Ovale du visage et bajoues

Quand les bajoues sont limitées, il est possible de tricher en injectant un produit de comblement autour de la bajoue, c’est-à-dire entre la bajoue et le menton et à l’extérieur de la bajoue en étendant éventuellement les injections vers la joue si nécessaire afi n de restaurer de l’ovale du visage. Le comblement peut se faire par injection d’acide hyaluronique ou par réinjection de graisse autologue (lipofilling) si on veut un résultat stable dans le temps.

Si l’excédent graisseux est plus important, une lipoaspiration localisée peut être associée. Enfin, en cas d’excédent graisseux important associé à un relâchement trop important de la peau et des tissus du visage, un lifting cervico-facial sera nécessaire.

Dr Jean-Philippe Binder : Chirurgien plasticien à Paris depuis 20 ans. Praticien mi-temps à l’institut Curie et exercice libéral. Spécialisé en chirurgie et médecine esthétique, microchirurgie, reconstruction du sein. Membre de la SOFCPRE (Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique).

Plus d’informations : dr-binder.fr 

 

 

 

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