Docteur Henry Sabatier : chirurgien de père en fils

La médecine est dans notre adn : c’est familial. Quatrième génération de médecins j’ai toujours baigné dans cet univers avec mon grand-père gynécologue, et mon père que je suivais déjà petit. J’ai toujours su que j’étais destiné à être médecin un jour.

Étudiant, j’ai hésité entre la psychiatrie et la chirurgie, mais j’ai finalement opté pour la chirurgie. Deux ans de chirurgie générale, puis chirurgie plastique à Strasbourg et installation à Nice, il y a plus de quinze ans, en m’associant avec mon père dont j’ai repris le cabinet. Au sein de l’hôpital, beaucoup de reconstruction mammaire, puis je me suis entièrement dédié à la chirurgie esthétique, la plus belle des chirurgies. Une chirurgie certes de l’apparence, mais absolument pas aussi superficielle que ses caricatures. Si des résultats peuvent être trop exagérés, la plupart des opérations apportent de très bons résultats, naturels. Cette chirurgie impacte le bien vivre et le fait de se sentir bien pour se réaliser pleinement.

Mon challenge : rendre heureux mes patients !

Cela nécessite d’être très attentif à leurs demandes, d’écouter leurs envies et leurs désirs pour que cela puisse correspondre à ce que moi techniquement je peux réaliser. Le challenge est bien là : prendre en compte leurs attentes et me mettre au niveau des patients, quelque soit les générations, pour réaliser leurs envies. Il y a parfois des souhaits qui sont impossibles, et il est très fréquent de dire non parce que la demande n’est pas réaliste ou pas adaptée et il ne paraît pas raisonnable d’y répondre. Savoir dire non est essentiel.

Quelle évolution pour mon métier ?

Depuis mon installation ce métier n’a pas beaucoup évolué, il n’y a pas eu de révolution majeure. La technique la plus développée reste l’utilisation de la graisse au niveau du visage et de la silhouette. Un vrai plus aujourd’hui est la possibilité de réaliser dans nos cabinets, et en téléconsultation, des simulations 3D ou 4D permettant aux patients de visualiser le résultat qu’on peut leur proposer.

Il y a également des petites évolutions dans chaque technique mais le fait marquant est le développement de la médecine esthétique en parallèle de la chirurgie. En tant que chirurgien nous avons pris en considération cette médecine, ce qui nous permet de faire des gestes qui sont moins agressifs et d’avoir des suites plus simples, toujours dans le but de s’adapter au mieux aux demandes de la patientèle. À l’avenir, je pense qu’il y aura de plus en plus de regroupement dans des centres qui proposeront plusieurs chirurgiens, chacun ayant sa spécialité, et ça sera une véritable évolution.

Un marché en forte croissance

La médecine esthétique est un marché en pleine expansion entraînant la chirurgie esthétique dans une courbe ascendante. Tous les patients qui commencent à consulter de plus en plus jeunes en médecine esthétique iront forcément un jour vers la chirurgie esthétique. On observe déjà en médecine esthétique et en chirurgie esthétique une grosse demande chez les jeunes, principalement pour des injections avec un niveau d’exigence très élevé en raison des réseaux sociaux.

C’est à nous, chirurgiens, de nous mettre à leur niveau d’exigence, le moindre petit détail étant scruté, analysé, commenté. Mon rôle est de les conseiller en gardant une éthique, de me mettre à la place du patient pour savoir si l’intervention est dans son intérêt physique et psychologique. Si les conditions sont réunies alors on peut accéder à la demande, les patients mineurs devant être accompagnés.

Mes autres engagements

Je suis également président de la SAMCEP (Société Avancée de Médecine et Chirurgie Esthétique & Plastique), une Société Savante Médicale formée par des niçois. Elle a l’originalité de rassembler différentes spécialités. Nous sommes ouverts à tous les chirurgiens et médecins qui s’intéressent à l’esthétique et aux techniques de rajeunissement. C’est cette diversité des professions qui fait sa force et son succès. Les médecins et chirurgiens viennent de tous horizons et échangent leurs expériences, leurs points de vue et leurs façons de traiter.

La SAMCEP se veut être un label de qualité. Nous organisons des webinars et un congrès annuel dont le prochain se déroule les vendredi 1er et samedi 2 juillet à l’hôtel Negresco à Nice. Nous faisons intervenir des orateurs d’autres régions et d’autres pays. C’est un travail de fédération inter-spécialités qui permet aussi de communiquer entre nous, de mieux nous connaître, de nous apprécier, toujours pour le bénéfice des patients.

L’intérêt des sociétés savantes est aussi de publier

En effet, nous nous croisons lors des gros congrès, nous écoutons des conférences, mais le plaisir de lire est aussi essentiel ! La SAMCEP a donc décidé de publier en 2021 un rapport intitulé « Embellissement et rajeunissement du visage par la médecine esthétique – Approche Multi Disciplinaire ». C’est la première fois qu’un tel rapport est consacré à la médecine esthétique du visage. L’idée est de faire une mise au point des dernières techniques actuelles, en reprenant les différentes spécialités, et c’est ce qui fait son originalité. Réalisé sous l’égide des docteurs Frédéric Braccini et Philippe Kestemont, tous les principaux membres y ont participé. Il est à destination de l’ensemble des professionnels chirurgiens esthétiques, médecins esthétique et aussi dermatologues.

J’aime partager mon expérience avec les confrères lors de congrès scientifiques. J’interviens aussi auprès de laboratoires pour former les autres médecins chirurgiens et mes confrères plus jeunes, que ce soit pour les injectables ou les prothèses mammaires. Je travaille également en recherche et développement clinique pour créer de nouveaux produits avec les laboratoires. Et j’ai la chance de travailler avec mon épouse. Depuis une quinzaine d’années maintenant, elle est responsable du pôle médecine esthétique de notre cabinet. C’est très intéressant parce qu’en pratique quotidienne on peut avoir besoin d’un avis chirurgical ou d’un avis médical ; on a tout sur place pour répondre à la demande des patients et c’est très complémentaire.